dimanche 18 juillet 2010

cormoran

Ton duvet blond, blanc, blond, blé, beau.
Ta nuque caramel,
Tes doigts qui s'entrelacent
     les miens qui s'y tresseraient

Mes cuisses laiteuses, timides, sous une robe colorée,
    est-ce moi?
Des chansons d'antan surprennent ma gorge,
    est-ce moi?
Mes mains salies, les ongles pleins de terre,
Avoir quatre ans et demie goûte bon dans mes oreilles.




J'aime quand tu me montre les choses.
Quand tu me pointes doucement un détail que j'ai pourtant déjà remaqué mille et trois fois.
Mais quand c'est ta main sur mon épaule qui me le présente, qui me l'offre,
c'est comme si tu m'offrais un de tes deux yeux.
J'entrevois ce que c'est d'être toi;
De voir les choses en toi. Par toi.

Je suis émue, j'ai le coeur mouillé,
les joues détrempées de rosée et je serre les poings:
      «que ce moment dure. mon Dieu, que ce moment ne cesse jamais»
Je deviens toute émotionnée.
Les bleus sur mon âme fleurissent et j'accroche un bouquet à ma chemisière.
       Je ne serai jamais aussi belle que si c'est toi qui me regarde.



J'ai la petite phrase qui tue qui s'estampe sur mes lèvre à tout bout de champ,
champ de lilas, champ de maïs, champ de bataille, va savoir, mais au bout de tout ça:
toujours la même envie de fermer les yeux et de ne plus entendre les sanglots du papier qui se froisse,
mais les alléluias de deux coeurs qui s'accordent en clé de fa.
je m'emballe comme une vieille s'emmitoufle en hiver,
j'ai des désirs de me déballer comme un chêne en automne.

Ton silence est encore plus mélodieux que la caresse du fleuve sur la coque.
J'imagine que ces mots que je ne te dis pas valent la peine d'être dégustés,
de fondre sur la langue, de laisser un soupçon d'hydromel sur l'ourlet de mes lèvres,
ahhh...

Dans tes yeux il y a bien plus que la mer.
Il y a tous ces cormorans, il y a tous leur chants.
Il y a ce lever de lune qui n'existe qu'une seule et éternelle fois; dans ton regard seulement.
Il y a ce soleil rouge qui fait des nuages dorés sa soie, sa douce soie du soir.
Tes yeux c'est aussi tous ces naufrages et toutes les larmes des femmes qui auront pleuré d'amour.
Sous tes paupières un fond marin; inconnu, cruellement beau, sublime par sa profondeur.
L'oeil de Dieu dans le tien. Je le sais. Je le vois. À lui, je peux lui dire. Je peux lui dire:
je t'aime.
je t'aime.

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