mardi 22 novembre 2011

je devrais pas penser jusqu'à là

mon oncle antoine
claude jutra


une tôle de biscuits au beurre
une empotée entière de confiture
comme tu m'as confié en rêver aussi
devant des flocons de douceur


un hiver comme celui de la Marie à Alexis
celui 
qui à chaque première neige m'encabanera dans un temps passé
qui m'émouvera tellement qu'il m'empêchera de tisser


lacer les patins d'enfants à moi
moucher les nez d'enfants tannants
faire croire à la cocotte magique
cueillir un sapin à la hache
bricoler une crèche de carton
ou de pain d'épice


un peu de musique irlandaise
un bonhomme
une bonne femme
et des petits
avec des carottes en nez
qui saluent les passants
fiers d'être croches


j'aimerai pas plus l'hiver
il sera aussi cruel que celui de mon enfance
aussi sec que celui d'aujourd'hui
mais il y aura toujours un met fumant au four
un livre ouvert sur un coffre bleu
il y aura des crazy carpets enfouies qu'on ne retrouvera qu'à la grande fonte
il y aura le rose du printemps sur les joues des gamins


j'aimerai pas plus l'hiver que je l'ai jamais aimé
mais il y aura une petite saveur à cette buée qui s'échappera de mes mots
lorsque je crierai contre le froid
les enfants, venez manger !

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