mercredi 25 janvier 2012

hisser haut

khole


Qui a parlé de romance ? Je vous parle de découvrances !


Je vous parle comme Jacques le Colomb et comme un Cartier de Christophe: on aperçoit la terre longtemps avant de s'accoster au rivage. On topographie un pays en s'y risquant le non-retour. Je vous dit que j'ai découvert un pays que je regarde me regarder, autonome et autre. Sous la forme d'un homme, un mouchouânipi, une terre sans arbre, un cap qui appelle la croix sans question déplumer quelqu'autochtone, sans empêcher la résonance de quelque peau tendue. 


Je vous parle du charme d'un continent au contact de la poupe de l'autre. Et devant la rive sauvage hippogriffe, je m'incline bas, bien bas, très bas. À ras le sol, l'oeil en coin bien accosté, j'attends un frémissement de plumes, de feuilles; c'est la terre d'accueil qui est chez elle. Le colon n'a droit qu'au regard et c'est justement là qu'on se connaît depuis toujours. Sans langue ni chair.






Matin d'été en plein janvier, quel beau jour pour nommer le nouveau monde voisin. Terre neuve d'amitié, je t'envoie en défriche tous les oiseaux patenteux du Québec: c'est ma myrrhe, mon encens. Et comme or,  tu m'offriras le calumet de tes pères grands ducs de tes amériques toutes secrètes. Épargnons-nous la fausse route de la soie et des épices. Fondons-nous, calcaires, dans les sédiments de nos pelotes de racines encore à tricoter. 


Oh, mais ! Nous ! Qu'entendons-nous ? Nous ! Vigie ! Déjà ? Nous en vue ! Nous en vue ! Déjà. Toujours déjà...

1 commentaire:

Alfredine C. a dit…

C'est d'une beauté féroce tout ça. Bravo. J'adore la métaphore qui file la découverte de l'Amérique, mais de belle façon : ingénieuse et étrange. Ça l'air le fun comme matin d'été en janvier. ;)